Souffrance de Cédric Péron, découvrez le résumé, les avis et votes des lecteurs, la biographie de l’auteur. Accès direct au livre en fin d’article.
Cédric Péron a 37 ans, il est écrivain et peintre. Il a eu de nombreuses activités, comme: conducteur de trains, musicien, pompier. En plus d’écrire, il peint et expose ses tableaux dans sa région.
Si on pose la question à Cédric, qu’aimez-vous faire le plus ?
Sa réponse est: « m’enfermer dans ma bulle… et écrire ».
Entrez dans l’univers de Cédric Péron, en découvrant son nouveau roman: Souffrance
Résumé:
La première enquête de Malivois et Vibel.
Gendarmes à la section de recherche d’Orléans, Anastasie et Florian sont confrontés à une scène de crime des plus effroyables. Pourquoi tant de violence et de perversion dans la souffrance infligée à la victime ? Dans quel cauchemar va les mener cette enquête ? En sortiront-ils indemnes ?
Extrait :
Ils entrèrent dans la cour d’un grand corps de ferme, accueillis par trois bassets, la queue frétillante. Ils tournaient autour d’eux en poussant des aboiements stridents et insupportables.
—Ils sont plus efficaces qu’une alarme les cabots, fit Florian.
Sous les hangars, deux tracteurs rutilants et une énorme moissonneuse les surveillaient de leurs grands phares ronds, impressionnants. Un peu plus loin, quelques poules se promenaient sans leur prêter attention, trop occupées à chercher de quoi picorer entre les gravillons.
Une vieille femme ouvrit la porte de la longère. Une matrone, le visage fermé, dur et inquisiteur. Vieille France. Elle portait un tablier Vichy par-dessus une grande robe, descendant en dessous du genou. Plus haut, c’eut été indécent…
—C’est pour quoi ? demanda-t-elle en les fixant droit dans les yeux tour à tour.
—Bonjour Madame, dit Florian avec son sourire le plus aimable.
Ana la salua à son tour en sortant sa carte de gendarme.
—Je suis le Lieutenant Malivois…
—Bonjour, répéta Florian, toujours avec le même sourire, un chouia moins avenant.
« Et merde ! pensa Anastasie, il me fait sa crise de politesse ».
Elle savait jusqu’où ça pouvait aller, qu’il ne lâcherait pas le morceau tant que la paysanne n’aurait pas dit le mot magique.
—Scusez moi m’sieur l’agent. Bien le bonjour.
Ana recommença à respirer, pendant que la femme face à elle continuait à parler.
—Pourquoi j’ai la visite des gendarmes de bon matin ? Encore un voisin qui gueule ? Y’sont tous pourris par ici de toute façon. C’est quand même nous autres qui nourrissons la France à la sueur de not’ front !
Flo eut envie de lui parler des pesticides et des engrais dont elle nourrissait également les français mais s’abstint. Ce n’était pas le sujet et il ne voulait pas s’emporter. Lui avait décidé de manger bio autant que possible. Sa coéquipière se foutait de lui à ce sujet, elle le taquinait en lui disant que c’était leur boulot qui les mènerait à la tombe, pas la bouffe.
—Non Madame, c’est pas un problème de voisinage, répondit Ana, ne vous en faites pas. Vous avez vu ou entendu quelque chose d’inhabituel cette nuit ?
La paysanne réfléchit. Sa langue sortait régulièrement de sa bouche, tenant ses lèvres bien humides et les commissures de ses lèvres bien blanches…
Elle sourit tout à coup, comme si elle se souvenait de quelque chose de vraiment très important et qu’elle en était fière. Elle lança :
—J’ai bien entendu des bruits oui.
—Ha ? fit Florian, attendant la suite avec une impatience mesurée.
—Oui, répondit la paysanne, montrant les rares dents qui subsistaient sur son râtelier. Ceux des ronflements de mon abruti de mari !
Elle était très contente d’elle. Elle se mit à rire de bon cœur en tenant son ventre proéminent, laissant apparaître à nouveau fièrement ses trois ratiches pourries. Elle semblait folle à lier. Le son qui sortait de sa gorge était gras et rauque.
Ses trois chiens, assis à côté d’elle, la regardaient avec effarement, la tête penchée. Ils se relevèrent dans un même mouvement et s’éloignèrent en trottinant. Eux savaient depuis longtemps qu’il n’y avait rien à tirer de leur vieille carne de maîtresse.
—Elle est aussi tarée que toi, souffla Florian à sa coéquipière. Je te laisse prendre les choses en main.
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