Le coeur de l’océan, le résumé :
Voir l’océan, un rêve que nourrit Alizée depuis l’enfance. C’est en héritant de la petite maison de son arrière-grand-mère qu’elle le découvre pour la première fois.
À peine installée, l’odeur des embruns l’appelle et la pousse à rejoindre la plage en contrebas. Comme attirée par le bruit des vagues, Alizée se jette à l’eau, mais se fait rapidement surprendre par la force du courant.
Malmenée par les flots, elle voit sa vie sauvée par un inconnu sorti de nulle part. Dès qu’elle croise son regard lui rappelant le bleu de l’océan, Alizée sait qu’elle n’oubliera jamais cette rencontre. Qui est-il ? Pourquoi nageait-il près de sa propriété ? Des questions auxquelles l’avenir devra répondre…
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Le coeur de l’océan, chaptire 1
Alizée
J’y suis enfin !
Le taxi vient de me laisser devant le portail bleu azur de la maison de mon arrière-grand-mère. Cet endroit m’est totalement inconnu, mais il me parait familier. J’inspire un grand bol d’air. Mes poumons se chargent d’oxygène, mais ils sont également titillés par l’odeur du sable et des embruns.
Me voilà à l’océan…
Après l’avoir déverrouillé, je pousse le portillon me menant à la demeure d’une femme que je n’ai pas eu la chance de connaitre.
Ma mère ne voulait pas que je la rencontre. Elle disait qu’elle était folle et qu’il lui tardait qu’elle passe l’arme à gauche. Seulement, mon arrière-grand-mère était d’une longévité légendaire. C’est à cent ans et quelques mois qu’elle a rendu l’âme en se jetant à l’eau. Glauque, n’est-ce pas ? Vivre aussi longtemps et se suicider, c’est tout ce qu’il fallait à Maman pour me dissuader d’accepter cet héritage. Cependant, j’ai toujours rêvé de voir l’océan. Alors, c’était une occasion trop belle pour la refuser. Et puis, qui refuse une maison au bord de l’eau ? Il faudrait être folle pour ne pas vouloir résider ici ou du moins, y passer ses vacances !
J’entre dans le jardin et je rejoins la demeure. Lorsque je pousse la porte, je découvre que l’endroit a l’air figé dans le temps, quelques siècles en arrière. Dépitée, je commente tout bas :
— Je vais devoir faire quelques travaux d’aménagement…
La poussière s’est déposée sur tous les meubles. Pourtant, mon arrière-grand-mère n’est morte que depuis deux mois.
Peut-être était-elle seule à s’occuper de cet endroit ?
Un bruit m’intrigue et m’appelle.
— Qu’est-ce que c’est ?
Mon cœur s’emballe lorsque je traverse le salon pour rejoindre la terrasse. Avant d’ouvrir la porte vitrée, je pose ma valise et mon énorme sac de voyage sur le sol. Je pousse ensuite la vitre pour me prendre l’odeur de l’océan de plein fouet. J’inspire à nouveau profondément puis j’expire lentement. Mes yeux s’ancrent alors sur la vue
magnifique que m’offre ce lieu.
— C’est à ça que ressemble l’océan ?
Mon regard ne parvient pas à se détacher de cette vaste étendue bleue. Je m’avance sur la terrasse en bois et je m’appuie contre le garde-corps. Il est ancien, j’ai peur de le briser. Malgré cela, je suis surexcitée par cette vue.
Cela fait vingt ans que j’attends ce moment…
Les vagues roulent en cadence, c’est presque hypnotique. Le silence est étrangement apaisant pour moi qui ai toujours vécu en ville.
Cet endroit est tellement différent de là d’où je viens. Cela n ‘a rien à voir avec les murs de bétons que j’ai connu toute ma vie. Ici, je respire…
Le vent soulève mes cheveux et me surprend.
— Waouh !
Je retire mes chaussures pour aller marcher dans le sable. Dès que mes pieds touchent cette chaleur brûlante, j’en ai des frissons parce que c’est la première fois que je vais sur une plage. J’ai l’impression de redevenir une gamine.
— C’est chaud !
Je ris toute seule, mais pour la première fois de mon existence, j’ai la sensation d’être à ma place. Le vent, le bruit des vagues, l’odeur des embruns, tout me paraît familier au point que je ressens un étrange bien-être. J’inspire encore longuement en fermant les yeux.
Le rêve ! Cet endroit, c’est tout ce qu’il me faut pour commencer ma nouvelle vie. Je vais faire installer une connexion Internet et je pourrai y travailler. Je ne veux plus jamais repartir…
Je rouvre doucement mes paupières sur l’océan.
Je m ’emballe un peu. Ce n’est que pour les vacances…
Une force intérieure me pousse à m’approcher de cette vaste étendue bleue. A mesure que j’avance, je ressens le besoin de me jeter à l’eau et de me baigner. Comme je suis seule ici, je retire mon tee-shirt puis mon jean en me trémoussant sur la plage privée de ma nouvelle maison de vacances.
— C’est le pied !
Le soleil est chaud et doux. Je secoue mes cheveux puis mes yeux s’ancrent à nouveau sur les vagues. Quelque chose me pousse à les rejoindre, c’est irrésistible.
Est-ce de la curiosité ou de l’excitation ? Je n’en sais rien, mais je meurs d’envie de m’y plonger.
Je trempe mes pieds dans les remous. Un frisson de plaisir m’envahit.
— C’est froid !
Bien que je sois en sous-vêtements, je décide d’aller me baigner. La température de l’eau n’est pas top. Cependant, elle ne m’effraie pas. Je m’enfonce dans l’océan comme si c’était ma destinée et je me mets à nager.
Cela n’a rien à voir avec la piscine, c’est tellement plus vivant…
Tout à coup, je suis comme aspirée vers le fond. Effrayée à l’idée de me noyer, j’essaie de lutter contre cette force pour retrouver la surface. Cette épreuve ne dure que quelques secondes qui me paraissent pourtant très longues. Lorsque je sors la tête de l’eau, je suis à bout de souffle et loin de la plage. Je m’efforce de ne pas paniquer, mais je suis bousculée par le courant et les vagues. J’essaie de nager jusqu’à la plage, mais l’océan me ramène toujours plus loin d’elle. Je suis rapidement épuisée. Une vague plus puissante me submerge, cette fois, je ne suis pas sûre d’avoir la force de remonter. Mes bras sont douloureux. Mes jambes battent faiblement pour me propulser. Plus globalement, je suis à bout et à court d’oxygène.
Je vais mourir.
Résignée, je me sens couler vers le fond, car je suis écrasée par le courant. Dans un dernier sursaut, je donne une nouvelle impulsion à mon corps tout en fixant la surface de l’océan.
Je veux vivre !
Malgré ma volonté, je n’ai plus aucune force et mon besoin de respirer devient une douleur insupportable dans ma poitrine. Alors, je ferme les yeux en cessant de lutter et je profite de mes dernières secondes avant de périr emportée par l’océan.
C’est terminé…
Lorsque mes poumons me forcent à chasser lentement le C02 qu’ils renferment, une force contraire, quelqu’un ou quelque chose m’attire à toute vitesse vers la surface.
Est-ce un ange ?
Trou noir. J’ai une absence de quelques secondes jusqu’à ce que mon instinct me pousse à vouloir expulser l’eau contenue dans mes poumons. En sursaut, je bascule et je la recrache avant de prendre une profonde et douloureuse inspiration. Le bruit de celle-ci est rauque. C’est le cri de mon cœur souhaitant vivre. A la panique succède la curiosité. Tout est flou autour de moi, mais je sens une présence, un homme sans doute, car ses doigts épais décollent les cheveux collés à mon visage dans un murmure :
— Ça va ?
Je bascule sur le dos lourdement en refermant les yeux.
— J’ai connu mieux…
J’ai mal à chaque respiration. Il me conseille :
— Respire doucement.
Je suis le conseil de mon ange gardien. Je gonfle lentement mes poumons puis je les vide. Je suis épuisée par cette épreuve. J’ouvre mollement mes paupières pour découvrir le visage de mon sauveur et le remercier. Cependant, lorsque mon regard piqué par le sel de l’océan devient net et tombe sur la plus belle créature du monde, je n’ai plus les mots pour le faire.
Rectification : C’est le plus bel homme qui m’ait été connu de croiser dans mon existence. Ses yeux sont d’un bleu ciel et ses cheveux blonds ressemblent au soleil. On dirait vraiment qu’il est un ange…
Suspendu au-dessus de moi, cet Apollon sorti de nulle part m’observe avec inquiétude.
— Reste calme. La douleur va s’estomper dans quelques minutes.
Je me perds dans son regard tandis que je cherche encore l’air nécessaire à ma survie. Ma respiration est hyper pénible. Je suis comme brûlée de l’intérieur. Les battements de mon cœur sont assourdissants à cause de l’adrénaline, à moins que ce ne soit à cause de ce stéréotype canon du maitre-nageur venant de voler à mon secours.
Je rêve ? Je suis morte ? Ou est-ce la réalité ?
Les vagues s’écrasant sur la plage nous bousculent et le poussent jusqu’à mes lèvres qu’il frôle légèrement. Cette sensation me semble bien trop réelle pour être une illusion. Je lui réclame :
— Qui es-tu ?
Ses doigts soulèvent ma nuque pour maintenir ma tête hors de l’eau. II me répond :
— Un nageur.
Mon cœur détone. Je ne parviens pas à garder les yeux ouverts après cette lutte acharnée contre l’océan. Éteinte, je sens mon corps se relâcher doucement et être soulevé par les bras puissants de cet homme.
Qui est-il ? Pourquoi a-t-il pris le risque de me sauver ? Que fait-il ici ? Je n’ai aucune réponse pour le moment, mais je lui dois la vie, et je ne suis pas près de l’oublier…
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