Le Cercle des impunis par Paul Merault – Prix du Quai des Orfèvres 2019 (Policier). Voici son résumé, un extrait ainsi que les votes et avis des lecteurs.
Spécialiste des quartiers sensibles et des situations extrêmes, Paul Merault sait d’expérience que le crime n’a pas de patrie et n’épargne aucun milieu.
Ses fictions dépassent la raison, mais reflètent les sombres réalités des prédateurs d’aujourd’hui.
Le Cercle des impunis a reçu le Prix du Quai des Orfèvres 2019, Prix qui est décerné sur la base de manuscrits anonymes et par un jury présidé par le Directeur de la Police judiciaire au 36 Rue du Bastion à Paris.
Résumé:
Des brumes de Londres au soleil éclatant de Marseille, des policiers sont assassinés dans la plus sordide des mises en scène, avec un même symbole tatoué sur la langue. Scotland Yard et la police française s’allient pour remonter la piste de ces vengeances diaboliques. Des deux côtés de la Manche, les meilleurs
enquêteurs associent leurs méthodes pour traquer celui qui les humilie en s’attaquant aux plus grands flics. Quelle folie humaine peut réussir à « opérer »
avec une telle expertise chirurgicale ?
Extrait:
Brixton. Ceux qui s’y sont aventurés n’en parlent jamais. Une localité moins fréquentable encore que l’enfer. Horriblement dangereuse, même pour ses fantômes rasant les murs.
Dans ce quartier populaire de l’est de Londres, le décor de la violence a la couleur de ses tuiles sombres.
Dans la foule des victimes possibles, l’une d’elles n’avait pas eu le temps de s’en inquiéter. Sa vie s’était échappée par un orifice à peine visible à la base du crâne, aussi sûrement que le brouillard londonien prolongeait l’obscurité de la nuit. Ignorant ce grand corps étendu sur la chaussée, des silhouettes se hâtaient vers la station de métro. À l’approche de cette unique source de chaleur, un passant ralentit sa marche devant la masse informe gisant au sol sous ses yeux.
Après avoir jeté un coup d’oeil circulaire, il reprit sa route en rajustant sa capuche. Au risque de se
rompre les os, il dévala les escaliers, paniqué.
L’homme dont le sang ne s’écoulait plus, n’avait plus rien à faire de l’indifférence générale. Son visage tuméfié plongeait dans les eaux du caniveau. Un chien se hasarda à venir renifler l’odeur de la mort.
Dérangé par les lumières des phares, l’animal sauta par-dessus le cadavre, pour
disparaître dans la brume automnale.
Ce corps sans âme, dans un uniforme bleu marine, n’était pas arrivé au bout de son calvaire.
Un chauffeur de taxi n’avait pu l’éviter. Dans une embardée, le véhicule avait fini sa trajectoire sur le côté droit de la chaussée. En sortant de sa voiture pour voir ce qu’il avait heurté, l’homme pestait contre l’indigence et les déficiences de la voirie britannique.
Sa colère fit place à de la peur, puis à de l’abattement. Sonné debout, il perçut vaguement la sirène d’une voiture de police, suivie d’un crissement de pneus. Ebloui par une lumière accusatrice, il dut répondre à la question :
C’est à vous le taxi ?
Il réalisa qu’il n’avait pas coupé le moteur. Les yeux baissés, il tendit ses mains en avant, anticipant le contact du métal froid des menottes. Pourquoi lui ? Sa réputation de chat noir n’était pas usurpée. À quelques jours de prendre sa retraite, le destin lui jouait un tour. Son nom s’inscrirait sur la liste peu glorieuse des criminels de la route…
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